Des groupes armés en Grèce ont recours à des agressions contre les entreprises de médias, les organisations non gouvernementales et les reporters eux-mêmes pour les faire taire, rapportent le Greek Helsinki Monitor (GHM), l’Organisation des médias du Sud Est de l’Europe (South East Europe Media Organisation, SEEMO) – organisation affiliée à l’Institut international de la […]
Des groupes armés en Grèce ont recours à des agressions contre les entreprises de médias, les organisations non gouvernementales et les reporters eux-mêmes pour les faire taire, rapportent le Greek Helsinki Monitor (GHM), l’Organisation des médias du Sud Est de l’Europe (South East Europe Media Organisation, SEEMO) – organisation affiliée à l’Institut international de la presse (IIP) et la Fédération internationale des journalistes (FIJ).
La dernière victime est la maison d’édition qui publie le quotidien historique « Apogevmatin » d’Athènes. Le 26 février, des hommes masqués armés de barres de fer et lançant des pierres ont fait irruption dans l’immeuble qui abrite le journal, rapporte la FIJ. L’immeuble a subi des dommages considérables.
« Le journalisme subit une agression violente et soutenue », dit la FIJ. « Il est temps que les autorités agissent pour assurer la protection des médias et celle de leurs employés et pour s’attaquer à ceux qui tentent d’intimider les médias par des actes de violence gratuite. »
Quelques jours plus tôt, le 24 février, une grenade a été lancée contre un réseau de soutien aux immigrants à Athènes, causant des dommages matériels mais pas de blessés, dit le GHM. Le Réseau des droits sociaux et politiques, dirigé par des militants de gauche, est un lieu de rencontre bien connu de divers groupes d’immigrants à Athènes. Les victimes de l’attaque croient que celle-ci a été perpétrée par des néo-nazis qui célébraient l’anniversaire de la fondation du parti nazi allemand, le NSDAP, le 24 février 1920.
Le 17 février, « Alter TV », une station de télévision privée d’Athènes, a été visée par des hommes armés qui sont entrés de force dans la station et qui ont tiré des coups de feu et fait exploser des engins peu avant la diffusion du principal bulletin de nouvelles, selon ce que rapportent la SEEMO et la FIJ. On croit que ce sont des membres de « Sekta Epanastaton », un groupe extrémiste établi récemment en Grèce.
Une semaine avant l’attentat, une lettre envoyée au quotidien « Ta Nea » menaçait de tuer des journalistes bien connus qui travaillent pour les plus importantes stations de télévision du pays, comme « Alter TV ». La police n’a toujours pas émis de déclaration officielle sur l’identité de ceux que l’on croit être responsable de la fusillade.
Non seulement les médias sont-ils visés, mais les journalistes eux mêmes le sont. D’après la SEEMO, Abdulhalim Dede a été agressé par un inconnu le 19 février tandis qu’il était en ondes à Komotini, en Grèce, pendant l’émission du matin « Kalimera Ellada », diffusée par la chaîne« Antenna TV », basée à Athènes.
Dede, éditeur et directeur du journal « Trakyanin Sesi » et propriétaire de la station de radio « ISIK FM » à Komotini, est connu pour défendre les droits de la population de langue turque qui vit dans la région. Il est visé à cause de cela depuis des années. L’agression a entraîné son hospitalisation pendant plusieurs jours.
Les membres de l’IFEX condamnent les attentats et pressent les autorités de prendre des dispositions actives pour protéger les journalistes et le droit à la libre expression.
Les attaques « sont vraisemblablement le fait de personnes ou de groupes qui expriment ainsi leur ‘désaccord’ avec les vues exprimées par les victimes de ces agressions, qui visent de toute évidence à les intimider dans l’espoir qu’ils vont se taire », dit le GHM.
« L’échec de la police, qui ne parvient pas à arrêter ne serait-ce qu’un seul des auteurs de ces agressions, ainsi que le peu d’enthousiasme mis à condamner de tels gestes, encouragent ceux qui les commettent parce qu’ils croient qu’ils peuvent agir en toute impunité. On craint que cette escalade alarmante, si elle n’est pas mise en échec, pourrait bientôt provoquer des blessures ou des pertes de vie », ajoute le GHM.
Consulter le site suivant :
– Page de l’IFEX sur la Grèce : http://ifex.org/en/content/view/full/199/
(4 mars 2009)