Selon Reporters sans frontières (RSF), les journalistes locaux sont passés à tabac à Diyarbakir, dans la zone d’Ohal, au sud-est de la Turquie, où a été proclamé l’état d’urgence. Quant aux journalistes étrangers, il leur est même interdit d’y entrer. Des journalistes qui tentaient de s’y rendre ont été détenus, et RSF remarque que « ces […]
Selon Reporters sans frontières (RSF), les journalistes locaux sont passés à tabac à Diyarbakir, dans la zone d’Ohal, au sud-est de la Turquie, où a été proclamé l’état d’urgence. Quant aux journalistes étrangers, il leur est même interdit d’y entrer. Des journalistes qui tentaient de s’y rendre ont été détenus, et RSF remarque que « ces interpellations se produisent une semaine à peine après l’arrestation d’Abdullah Öcalan, le leader du Parti des travailleurs du Kurdistan (PKK), et alors que de nombreuses arrestations ont eu lieu dans les rangs des militants kurdes et des défenseurs des droits de l’homme ». Le 23 février, Ibrahim Atesoglu, caméraman de la chaîne de télévision privée NTV, et Adnan Simsek, reporter de l’agence de presse Ihlas (IHA) ont été battus par des policiers alors qu’ils se rendaient sur les lieux d’affrontements entre les forces de l’ordre et des commerçants en grève de solidarité avec Öcalan.
Le 21 février, Jon Hemming, correspondent britannique de l’agence de presse Reuters en Turquie, a été brièvement interpellé à l’aéroport de Diyarbakir et refoulé. Un officier de la police lui a déclaré : « Vous ne pouvez pas entrer. Les journalistes ne sont pas autorisés à aller dans la région soumise à l’état d’urgence. Vous devez rentrer à Ankara ». Le même jour, les journalistes suédois Arne Lapidus et Soeren Haakanlind du quotidien « Goeteborgs-Posten » ont également été arrêtés à Diyarbakir et forcés de regagner Istanbul, pour les mêmes motifs. Le 17 février, Christof Hayzen, journaliste allemand de la chaîne de télévision ZDF, a été interpellé à Istanbul en compagnie d’un collègue turc, Mustafa Yilmaz, alors qu’ils réalisaient un reportage sur des opposants kurdes.