Avril 2021 en Afrique. Un tour d'horizon de la libre expression réalisé sur la base des rapports des membres de l'IFEX et des informations de la région par Reyhana Masters, rédactrice régionale de l'IFEX. Vous pouvez également écouter ici l’édition spéciale de notre podcast Africa Brief marquant la Journée mondiale de la liberté de la presse (en anglais uniquement).
Ceci est une traduction de la version originale de l’article.
La Journée mondiale de la liberté de la presse en Namibie a été un moment important pour réfléchir sur la sécurité des journalistes en Afrique mais le mois d’avril a une fois de plus été brutal, avec la mort de trois journalistes dans deux faits divers distincts, une persécution croissante des journalistes en Somalie et de nombreuses menaces graves contre le personnel des médias et les entreprises de presse à travers le continent.
La Journée mondiale de la liberté de la presse est revenue à son berceau, Windhoek, en Namibie, sur fond d’un paysage médiatique plus diversifié sur le plan technologique qu’il y a 30 ans. Malheureusement, les violations de la liberté d’expression et de la liberté des médias se poursuivent sans relâche.
Derrière ces attaques se trouve le net désintérêt des autorités quand il s’agit d’enquêter sur ces violations. Ce qui continue d’alimenter la culture florissante de l’impunité alors que les gouvernements, les oppositions, le secteur privé et les citoyens s’enhardissent dans leurs menaces et attaques contre les médias.
Le nombre croissant de violations de la liberté d’expression et de la liberté des médias a fait du retour en Namibie de la Journée mondiale de la liberté de la presse et de la Déclaration de Windhoek un moment important pour réfléchir de manière critique et approfondie aux questions de sécurité et de justice. Ainsi, parallèlement au thème de cette année, L’information en tant que bien public, l’événement a célébré la mémoire de « ces journalistes qui ont perdu la vie à la poursuite d’une information ».
Selon l’analyse du classement mondial de la liberté de la presse de Reporters sans frontières (RSF) sur les tendances en Afrique subsaharienne, « pratiquer le journalisme est toujours dangereux en Afrique, en particulier lorsque les journalistes couvrent les élections ou les troubles sociaux ».
Le rapport sur l’état de la liberté de la presse en Afrique australe du Media Institute of Southern Africa (MISA), publié quelques jours à peine avant la WPFD, décrit comment les garanties constitutionnelles sur la liberté d’expression, la liberté des médias et l’accès à l’information sont entravées, et comment tout cela « est ponctué d’attaques physiques et verbales, de harcèlement et d’agressions contre des journalistes et, dans certains cas, de raids aux sièges des médias. »
Cela illustre directement le mois d’avril brutal que les médias ont vécu sur le continent, avec la mort de trois journalistes dans deux faits divers distincts, une persécution croissante des journalistes et de nombreuses menaces graves contre le personnel des médias et leurs locaux à travers le continent.
Le 7 avril, Mutekhele Barasa, monteuse vidéo et productrice de télévision travaillant pour la Kenya Broadcasting Corporation, a été tuée par balles lorsqu’elle a, apparemment, interrompu un supposé cambriolage à son domicile. « Selon sa famille, trois hommes attendaient qu’elle revienne du travail et deux d’entre eux étaient armés de fusils AK-47 », a rapporté la Fédération internationale des journalistes (FIJ).
[ Traduction: @MediaCouncilK a appris avec tristesse le décès malheureux de Mme Betty Barasa, rédactrice vidéo senior à @KBCChannel1. Le Council exprime ses plus sincères condoléances à la famille, aux amis et aux collègues. #RIPBettyBarasa @CrimeScribesKE]
En exprimant son inquiétude et sa condamnation, le réseau AFEX (African Freedom of Expression Exchange) a demandé aux autorités kenyanes de mener une enquête méticuleuse sur ce qu’il qualifie de « circonstances suspectes » entourant cette mort. L’appel à « une enquête urgente et indépendante sur le meurtre pour s’assurer que les hommes armés et les commanditaires de ce crime soient traduits en justice », a été réitéré par la FIJ en solidarité avec l’Union des journalistes kenyans.
« Le refus d’agir du Kenya reviendrait à tolérer l’impunité des crimes contre les journalistes, à enhardir d’autres assassins potentiels de journalistes et à saper l’état de la liberté de la presse dans le pays », indique le communiqué de l’AFEX.
Quelques jours à peine avant la WPFD, les réseaux sociaux étaient inondées de chagrin quand les médias ont fait leur Une sur l’enlèvement et le meurtre des journalistes espagnols David Beriain et Roberto Fraile, au Burkina Faso.
David Beriain et Roberto Fraile ont été tués avec l’activiste irlandais Rory Young alors que celui-ci couvrait les opérations d’une unité anti-braconnage dans le parc national du Burkina Faso, près de la frontière avec le Sahel. Cette zone est sujette aux attaques de divers groupes [armés].
Un hommage à David Beriain publié dans Variety le décrit comme un « homme noble et têtu de la province de Navarre qui a accompli des choses incroyables », tandis que le photographe Alberto Prieto a décrit son ami Roberto Fraile comme « un excellent professionnel et un bon ami ».
[Traduction: « Aujourd’hui, nous avons appris qu’il avait été tué en reportage au Burkina Faso, avec le photographe Roberto Fraile, un citoyen irlandais et un burkinabé. Il savait que cela pouvait arriver et l’acceptait. » 3/5]
[Traduction: Il a dit un jour : « Ceux qui m’aiment aiment de la manière la plus radicale et la plus belle, ils m’aiment libre. Même si cela signifie (…) qu’un jour le téléphone sonnera et qu’on leur dira « David ne reviendra plus » 4/5]
Alors que les médias internationaux se sont principalement focalisés sur les 3 victimes, deux soldats, qui ont été blessés lors de l’attaque et qui ont parlé à l’agence Associated Press sous couvert d’anonymat, ont déclaré que « lorsque les djihadistes ont attaqué, les soldats ont tenté de former un bouclier protecteur autour des étrangers, mais quand les tirs se sont arrêtés, ils ont réalisé qu’ils avaient disparu ».
Dans la corne de l’Afrique, la Somalie semble peu pressée de se débarrasser de sa réputation de nation hostile aux médias. Sur la base des informations du Syndicat des journalistes somaliens, le Comité pour la protection des journalistes (CPJ) a documenté, de février à avril, des cas de harcèlement allant des détentions [de journalistes] aux raids dans les locaux des médias.
Comme le rapporte le CPJ, en une semaine à peine, « les forces de sécurité en Somalie ont arrêté Ali Nour Ayn, un collaborateur de Mudug Journalist, une page d’informations sur Facebook, et de la chaîne d’information sur YouTube Galka TV. Elles ont tiré sur Bashir Ali Shire, directeur adjoint de la radio privée Radio Hubal et l’ont brièvement détenu, pris d’assaut les locaux de la radio privée et du site d’information en ligne Mustaqbal Media. » Au cours du raid, mené par une unité spéciale de sécurité somalienne formée en Turquie, les agents ont confisqué du matériel et frappé le rédacteur en chef Bashir Mohamud Yusuf à l’aide d’une arme à feu.
[Traduction: Des officiers armés de Haramcad formés en #Turquie sont entrés dans les locaux de la radio dans la zone K4 à 6h00 du matin mardi et ont ordonné au personnel de service de descendre sous la menace d’une arme. Ils ont battu le rédacteur en chef de la radio Bashir Mohamud avant de confisquer l’équipement. @sjs_Somalia @CPJAfrica ]
Les clients de l’avocat des droits humains de Guinée Bissau, Luiz Vaz Martins, comprennent le blogueur Antonio Aly Silva et le journaliste de radio Adão Ramalho, qui ont tous deux été brutalement agressés à cause de leur travail en mars de cette année. Leurs agresseurs ne sont pas connus. L’avocat a exprimé son inquiétude face à la détérioration de la liberté de la presse dans son pays
Un rapport d’Amnesty International, intitulé « Nous vivons dans la peur perpétuelle », indique que le gouvernement a « souvent invoqué de supposées préoccupations de sécurité nationale et la lutte contre Al-Shabab comme base pour restreindre le droit à la liberté d’expression et à l’accès à l’information ».
[Traduction: « Lorsque vous détenez, menacez, tuez et torturez des journalistes, rendez l’environnement dangereux pour les professionnels des médias, restreignez l’accès à l’information., prenez d’assaut les [locaux des] médias – le dernier en date est @MediaMustaqbal – cela signifie qu’aucune presse libre n’opère en #Somalia. @sjs_Somalia @CPJAfrica @moibrahimi @US2SOMALIA ] »
[Traduction: Lorsque vous créez une atmosphère cohérente et conviviale pour les médias au milieu de toutes les trivialités, il en résultera un attrait accru des investisseurs envers les médias et une augmentation des organes de médias. Cela signifie plus d’emplois pour nos jeunes talentueux. #FulfilledUnderFarmaajo.]
En Afrique du Sud, le journaliste de la radio SABC Phanuel Shuma a demandé à la police d’assurer sa sécurité après que les frères Manqoba et Lucky Khoza – suspectés [de meurtre] et libérés sous caution – lui ont rendu visite à son travail. Considérant cela comme un avertissement, Shuma a déposé une plainte pour intimidation auprès de la police. Selon le South African Editors Forum, « l’enquêteur sur l’affaire du meurtre initial qui a conduit à l’arrestation des frères Khoza et de leur frère en juillet 2018, a lui été placé dans un programme de protection des témoins ».
En République démocratique du Congo, les forces de sécurité de la province de l’Ituri ont menacé à plusieurs reprises Joel Musavuli Mumbere et Parfait Katoto pour avoir diffusé un reportage au cours duquel un militant des droits humains accusait des responsables militaires de superviser la torture de civils. Les deux journalistes de Radio Télé Communautaire Babombi (RTCB) et de Radio Communautaire Amkeni Biakato (RCAB) ont tous deux dit se sentir en danger.
Au Nigéria, Jaafar Jaafar, éditeur du Daily Nigerian, a été contraint de déposer plainte à la police après que le gouverneur de l’État de Kano, Alhaji Ibrahim Ganduje, a évoqué lors d’une interview des plans en cours pour « s’occuper » des journalistes qui ont produit une série de vidéos de 2018 diffusée par le site Web privé d’information Daily Nigerian. L’enquête révélait qu’il avait reçu des pots-de-vin.
[Traduction: Le gouverneur nigérian @GovUmarGanduje menace de « s’occuper » des journalistes qui ont couvert l’affaire de corruption de 2018 – @pressfreedom Cc: @daily_nigerian, @JaafarSJaafar ]
Media Rights Agenda (MRA) a déclaré que le gouvernement fédéral doit enquêter sur la menace présumée contre la vie de Jaafar et qu’il a l’obligation de protéger les membres des médias, en particulier lorsque leur vie, leur sûreté ou leur sécurité sont menacées par des représentants du gouvernement.
Un journaliste principal du Nyasa Times, Watipaso Mzungu a été interrogé par la police du Malawi à propos d’un article dans lequel il citait le militant des droits humains Sylvester Namiwa, qualifiant le président du Malawi de « farceur ». Au cours de l’interrogatoire, il s’est vu refuser l’accès à son avocat et contraint de remettre à la police sa version originale de l’article. Interrogé sur la détention de Mzungu, le porte-parole de la police du Malawi, James Kadadzera, a déclaré qu’il n’avait pas été amené pour un interrogatoire, mais était plutôt invité pour un entretien sur la déclaration de Namiwa.
Au Kenya, le directeur de la Direction nationale des enquêtes criminelles de la police du pays, George Kinoti, s’est exprimé à la télévision pour réprimander la journaliste Purity Mwambia et Citizen TV pour la production et la diffusion de leur reportage d’investigation mené pendant un an, Guns Galore. Le reportage révèle que la police aurait loué des armes à feu et des uniformes à des criminels mais a été décrit par George Kinoti comme « faux mais préjudiciable à la stabilité du pays » et « une tentative délibérée et malveillante » d’humilier la police et de créer « un scandale public. »
La Commission des médias du Kenya et la Kenya Editors’ Guild ont exhorté le responsable de la police à s’adresser à la Commission des plaintes des médias s’il s’estime lésé par ce reportage.
Fin avril, en Angola, Francisco Rasgado, rédacteur en chef de Chela Press, a été arrêté à son domicile devant sa famille par des policiers lourdement armés et détenu pour avoir prétendument été absent lors d’une audience de son procès pour diffamation et insulte. L’avocat de Francisco Rasgado est catégorique sur le fait qu’il n’était pas au courant de cette comparution devant le tribunal. Il fait face à un procès où il risque 1,5 million de dollars américains et au moins six mois de prison s’il est reconnu coupable.
[Traduction: Nous sommes préoccupés par le fait qu’un avocat d’un responsable du parti au pouvoir, Rui Falcao, qui était le plaignant dans l’affaire contre Rusgado, ait annoncé son intention de faire appel. Les personnalités publiques angolaises devraient être moins susceptibles et ne devraient pas recourir aux lois pénales de diffamation et d’insulte de l’époque coloniale.]
@CPJAfrica
#Angola: @pressfreedom salue l’acquittement aujourd’hui du rédacteur en chef de Chela Press Francisco Rasgado pour les charges pénales de diffamation et insulte. Nous réitérons notre appel aux autorités angolaises pour qu’elles abrogent les lois du pays pénalisant le journalisme.
@angelaquintal
Lisez l’alerte de @pressfreedom de vendredi sur la façon dont Francisco Rasgadow a été arrêté chez lui devant ses filles et détenu arbitrairement pendant 3 nuits en #Angola.]
Plus tôt en avril, Manuel Jorge, qui travaille pour la radio d’opposition angolaise Radio Despertar, a été arrêté et illégalement détenu pendant 5 jours. Il couvrait une manifestation à Luanda, quand il a été pris par la police qui a ignoré son accréditation de journaliste et ignoré les appels de Radio Despertar confirmant qu’il était en service. Depuis sa libération, il est tenu de se présenter à la police tous les 15 jours.
Une tentative d’améliorer les relations entre les forces de sécurité ougandaises et les médias a été sabordée par l’attaque de 3 journalistes lors de deux incidents distincts. Ciblé spécifiquement pour ses reportages, Enoch Matovu, qui rentrait d’une clinique avec sa fille, a été sévèrement battu et aurait reçu une « injection d’une substance inconnue ».
Les journalistes Amon Kayanja et Teddy Nakaliga qui couvraient une manifestation contre les coupures d’électricité à Kayunga ont été fouettés par des soldats. La générale de brigade Flavia Byekwaso, porte-parole de l’armée, a présenté ses excuses pour l’incident et a assuré que les soldats impliqués seraient sanctionnés.
Le journaliste indépendant nigérian Frederick Olatunde Odimayo, de la radio privée Grace FM, a été battu et laissé inconscient par des hommes l’accusant de ruiner leur trafic de drogue après la diffusion de son reportage dénonçant le trafic illicite dans l’État de Kogi. « Odimayo a déclaré au CPJ que Grace FM avait déposé une plainte à la police immédiatement après l’attaque. »
Le journaliste gambien Yankuba Jallow a été harcelé par des gardiens de prison devant la Haute Cour de Banjul pour avoir pris des photos d’anciens agents des services de renseignement incarcérés. Jallow a résisté aux tentatives des gardiens de confisquer son téléphone, affirmant qu’il n’avait pas enfreint la loi pour avoir pris des photos à l’extérieur du tribunal. De la même manière, le journaliste zimbabwéen Samuel Takawira a également été interpellé par la police devant le tribunal de première instance de Harare. Il couvrait une conférence de presse tenue à l’extérieur du tribunal après la condamnation d’un jeune militant critique du gouvernement, Makomborero Haruzivishe.
La communauté LGBTQI+ attaquée en Afrique du Sud
La Constitution sud-africaine adoptée le 8 mai 1996 a été la première au monde à interdire la discrimination fondée sur l’orientation sexuelle. Malheureusement, la réalité sur le terrain va à l’encontre de l’engagement progressiste du pays sur l’égalité pour les gays et lesbiennes. Ceux qui sont assez courageux pour déclarer ouvertement leur orientation sexuelle font face à des niveaux de violence effrayants, qui vont des insultes et des menaces aux agressions, abus sexuels, viols et assassinat.
[Traduction:
L’homophobie tue
Kirvan Fortuin : poignardé à mort
Elma Robyn Montsumi : décédée en garde à vue
Nare Mpela : assassinée à son domicile
Lindokuhle Cele : poignardé 21 fois
Liyabona Mabishi : poignardée 13 fois
Adnaan Davids : poignardé 25 fois]
Le 31 mars 2021, un tribunal de grande instance de Durban a condamné Mvuyisi Noguda à 25 ans de prison pour le meurtre du militant LGBTQI+ Lindokuhle Cele. Le jugement a été salué par la famille et les amis de Lindokuhle, tué en février 2020. Il envoie un message clair aux agresseurs des personnes LGBTQI+. Malheureusement, les attaques continuent.
[Traduction tweet 1 et 2. En haut : la communauté LGBTIQ de Soweto est en deuil après le meurtre brutal d’un homosexuel, Simangaliso Dyasi (affectueusement surnommé Smanga), dans un crime de haine présumé.
En bas : le meurtre du musicien prometteur LGBTQ Lindokuhle Cele (également connu sous le nom de Lindo Sea) dans la province du KwaZulu Natal. Compte Twitter @monD_Motadi
Le 17 avril, le 22ème anniversaire de Lonwabo Jack s’est soldé par une tragédie lorsqu’il a été poignardé à mort à Nyanga, à Cape Town. Il est devenu la sixième personne LGBTQI+ à être tuée en Afrique du Sud entre février et avril de cette année. Un garçon de 17 ans a depuis été arrêté en lien avec ce crime de haine odieux.
Quelques jours avant le meurtre de Jack, des militants LGBTQI+ avaient manifesté devant le parlement provincial de Cape Town pour demander justice pour Andile Ntuthela, tué le 10 avril 2021. Les manifestants ont exigé une plus grande protection de la police et du gouvernement et ont fait pression pour l’adoption du projet de loi B9 de 2018 sur la prévention et la lutte contre les crimes et les discours de haine, qui aura un effet dissuasif sur les crimes homophobes contre les membres de la communauté LGBTQI+.
Préoccupée par la vague d’homicides, la présidente de la Commission sud-africaine sur l’égalité des sexes, Tamara Mathebula, a condamné les crimes de haine et a appelé à l’inclusion des personnes LGBTQI+ dans la société.
Droits numériques
La loi sur la cybersécurité et la cybercriminalité récemment adoptée par la Zambie visant à lutter contre la criminalité numérique est considérée comme un outil qui sera utilisé pour museler la liberté des médias et la libre expression ainsi que le droit à la vie privée, avant les élections prévues en août.
Cinq organisations, à savoir Chapter One Foundation, Bloggers of Zambia, Gears Initiative, People’s Action for Accountability and Good Governance in Zambia et Alliance for Community Action, estiment que cette loi controversée viole la Constitution et ont donc décidé de porter l’affaire devant les tribunaux.
Le gouvernement ougandais envisage de réduire le coût des services OTT (Over The Top), dit aussi ‘hors offre du fournisseur d’accès, pour les consommateurs et d’introduire à la place une taxe de 12% sur les forfaits Internet. Le gouvernement s’est rendu compte qu’il n’avait pas perçu les revenus escomptés, car de nombreux utilisateurs choisissent d’utiliser les réseaux privés virtuels (VPN) et le Wi-Fi.
En décortiquant les amendements proposés à la loi sur les TIC à l’Ile Maurice, Christina Meetoo, maître de conférences à l’Université de Maurice, a déclaré que les changements exposaient le pays au risque de devenir un État de surveillance avec des abus potentiels et une mauvaise utilisation de l’ensemble des outils techniques contre ses propres citoyens, plutôt que de les protéger.
Christina Meetoo estime positif que ces amendements en soient au stade des consultations publiques et considère qu’il est important que les citoyens consultés fassent connaitre leur opinion.
Et maintenant quelques bonnes nouvelles. . .
Media Foundation for West Africa est en train de mettre en place un projet de journalisme d’investigation indépendant – The Fourth Estate – axé sur des reportages qui promeuvent la transparence, la redevabilité et la lutte contre la corruption en Afrique de l’Ouest. The Fourth Estate sera dirigé par un journaliste ghanéen connu, Manesseh Azure.
[Traduction légende : La bande dessinée Un Web plus sûr pour les femmes]
Le Kenya ICT Action Network a développé une bande dessinée qui peut être utilisée comme outil de formation pour lutter contre la violence sexiste en ligne. Intitulé Un Web plus sûr pour les femmes, l’outil examine à quoi peut ressembler la violence en ligne, comment des personnes apparemment inoffensives peuvent y contribuer et ce qui peut être fait pour la prévenir.
Si vous avez aimé lire cet article, écouter notre édition spéciale d’Africa Brief marquant la Journée mondiale de la liberté de la presse (disponible en anglais uniquement). 30 ans après la signature historique de la Déclaration de Windhoek, Reyhana Master de l’IFEX et David Christopher interviewent les invités spéciaux Tabani Moyo (MISA Zimbabwe) et Zoe Titus (Namibia Media Trust) sur le passé, le présent et les défis futurs de la liberté d’expression en #Afrique: