Le mois d’octobre en Afrique subsaharienne: tour d’horizon des principales informations sur la liberté d’expression. Réalisé sur base des rapports de membres de l'IFEX.
Ceci est une traduction de l’article original.
L’accès à l’information!
Le 14 octobre, l’Assemblée générale des Nations-Unies a adopté la résolution proclamant le 28 septembre Journée internationale de l’accès universel à l’information. Ce fut une opportunité capitale pour les défenseurs de la liberté d’expression et de l’accès à l’information du monde entier.
Bonne nouvelle! #AGONU a adopté une résolution proclamant le 28 septembre Journée internationale de l’accès universel à l’information (#AccessToInformation). Félicitations à tous nos membres qui ont travaillé dur de longue date pour arriver à ce résultat, notamment à @africafoicentre, @MRA_Nigeria, @CEMESPLiberia, @TheMFWA & @MISARegional! https://twitter.com/EdetOjo/status/1184168432603975680 …
Edetaen Ojo@EdetOjo
Mission accomplie! Résolution proclamant le 28 septembre de chaque année « Journée internationale de l’accès universel à l’information » adoptée aujourd’hui par l’Assemblée générale des Nations Unies. Félicitations à: @LibMissionUN @APAI_WG @UNESCO @MRA_Nigeria @CEMESPLiberia @africafoicentre et beaucoup d’autres!
https://twitter.com/EdetOjo/status/1181196336487698437…
Pour l’Afrique, c’est une fête particulièrement spéciale. Cette proclamation fait suite à une décennie de plaidoyer et de lobbying menée par le groupe de travail sur la Plateforme africaine pour l’accès à l’information (APAI), à la suite d’une décision prise lors d’une conférence continentale sur l’accès à l’information marquant le 20e anniversaire de la Déclaration de Windhoek.
Thread: L’ONU a déclaré le 28 septembre Journée internationale de l’accès universel à l’information, un grand pas en avant pour #ATI. Examinons maintenant le processus de plaidoyer engagé par les organisations de la société civile et des individus engagés pour obtenir cette grande victoire.
IFEX
Bonne nouvelle! #AGONU a adopté une résolution proclamant le 28 sept Journée internationale de l’accès universel à l’information (#AccessToInformation). Félicitations à tous nos membres qui ont travaillé dur de longue date pour arriver à ce résultat, notamment à @africafoicentre, @MRA_Nigeria, @CEMESPLiberia, TheMFWA & @MISARegional!
Edetaean Ojo, directeur général de Media Rights Agenda, une organisation membre de l’IFEX, décrit le parcours qui a vu la formation de partenariats solides au cours des années de lobbying et de plaidoyer.
La Tanzanie indifférente aux projecteurs mondiaux sur la répression
Le gouvernement tanzanien reste imperturbable face aux projecteurs braqués sur son environnement de plus en plus répressif et continue dans une spirale descendante de répression.
La loi sur la cybercriminalité – une loi généralement restrictive qui a été dupliquée par d’autres pays du continent – a été utilisée pour arrêter et détenir le comédien populaire Idris Sultan. S’il est reconnu coupable d’avoir « utilisé un système informatique pour se faire passer pour quelqu’un d’autre » après avoir échangé des photos de lui-même et du président John Magufuli, il pourrait être condamné à 7 années de prison.
Sa brève détention a fait l’objet de rapports distincts sur le pays publiés, le 28 octobre, par Human Rights Watch (HRW) et Amnesty International. Ces deux rapports font état du climat général d’intimidation, de menaces, d’arrestations arbitraires et de lois répressives visant à réduire au silence les critiques.
Au cours des quatre années écoulées depuis que le président John Magufuli est devenu président de la Tanzanie en 2015, l’État a intensifié la répression contre les détracteurs du gouvernement. Voir plus dans notre nouveau rapport, « Le prix que nous payons », lancé aujourd’hui. http://amn.st/60061ybBM #UnClampTZ
“Tant que je suis calme, je suis en sécurité”
Menaces contre la presse indépendante et la société civile en #Tanzanie
Le rapport de HRW a mis en exergue le recours judiciaire intenté contre l’État par Bob Chacha Wangwe. Arrêté en 2016 pour son commentaire sur Facebook au sujet des élections injustes à Zanzibar, Wangwe avait décidé de faire appel de sa décision devant la Haute Cour, malgré les fortes réserves de sa famille. En mars de cette année, Wangwe a remporté son appel.
Lorsqu’il a été arrêté pour un message écrit sur Facebook, @bobwangwe a contesté une loi injuste utilisée par le gouvernement de #Tanzania pour faire taire les critiques. Et il a gagné. https://trib.al/2arSjO1
Il a également été fait mention du maintien en détention du journaliste Erick Kabendera dans la prison à sécurité maximale de Segerea, en dépit de la demande de son avocat d’obtenir une mesure de grâce.
#Magufuli le président de la #Tanzanie condamné pour son régime #autoritaire. @Amnesty et @hrw font part de leurs inquiétudes face à la recrudescence d’exactions commises à l’encontre de militants, d’opposants et de la presse – notamment l’arrestation du journaliste #ErickKabendera
Hausse des attaques contre la communauté LGBTQI+ en Ouganda
Les attaques contre des membres de la communauté LGBTQI+ en Ouganda se sont intensifiées en octobre, à la suite d’un rapport selon lequel les autorités envisageaient de réintroduire une loi pouvant entraîner la peine de mort pour toute personne reconnue coupable d’homosexualité.
En un peu moins d’une semaine, 16 militants LGBTQI+ ont été arrêtés par la police après qu’une foule criant des slogans homophobes a encerclé leur bureau, un réfugié rwandais homosexuel a été battu devant son bureau à Kampala et deux femmes transgenres ont été battues après avoir quitté une boîte de nuit. Au milieu des tensions croissantes, le militant ougandais LGBTQI+, Brian Wasswa est décédé après avoir été agressé à domicile.
Face aux attaques contre nous, notre PD @Opimva envoie de l’amour et un mot d’encouragement aux personnes LGBTQI. Soyons forts. N’abandonnons pas.
Dénonciation du harcèlement sexuel institutionnalisé
L’enquête d’infiltration #SexForGrades (sexe contre diplôme, bonnes notes ou réussite) d’une durée d’un an menée par BBC Africa Eye, sur le harcèlement sexuel dans les universités du Nigeria et du Ghana, est devenue virale au début de ce mois, provoquant diverses réactions. Le documentaire a ouvert la voie à ce qui est souvent considéré comme un sujet tabou sur le continent africain: le harcèlement sexuel d’étudiants dans des établissements d’enseignement. Dans les cas où des femmes et des filles font état de cas de harcèlement de la part d’enseignants ou d’assistants, elles finissent souvent par être davantage victimisées.
#SexForGrades a connu une renommée mondiale après l’enquête explosive menée par BBC Africa Eye sur des allégations de harcèlement sexuel dans les meilleures universités d’Afrique de l’Ouest.
Voici à quoi ressemblent les retombées après 24 heures.
Document complet: https://bbc.in/2p4Ltcq
L’enquête a révélé que les abus sexuels institutionnalisés se poursuivaient depuis des années. Inspirée par sa propre expérience, Kiki Mordi, la journaliste au cœur de la dénonciation, a parlé de son choc et de sa joie devant la réaction intense qui a suivi le lancement du documentaire.
S’adressant à l’auditoire lors du lancement du documentaire au travers de sa représentante Aisha Remi, avocate au Nigeria, la première dame du Nigeria, Aisha Buhari, a déclaré: « Il ne suffit plus de camoufler les accusations sous le tapis ou d’obliger les victimes à retirer leurs allégations, à les victimiser ou à les stigmatiser. La réaction rapide du Sénat nigérian a été de présenter à nouveau un projet de loi sur le harcèlement sexuel visant à contrecarrer le harcèlement sexuel avec une clause spécifique à l’intention des enseignants des établissements d’enseignement supérieur.
L’organisation d’analyse de données, The Future of Work Africa, a suivi les tweets et a mené une « analyse de sentiments » de #SexForGrades.
Il y a quelques semaines, @BBCAfrica a publié le documentaire #SexForGrades et il est devenu viral. Nous avons décidé de collecter les tweets, les réactions et d’analyser ce que les gens disaient.
Nous avons collecté plus de 300 000 tweets entre le 7 et le 10 octobre 2019.
Le Prix Nobel éthiopien
L’annonce du Premier ministre éthiopien Abiy Ahmed comme récipiendaire du prix Nobel de la paix 2019 a suscité des réactions mitigées. Le Comité norvégien du Nobel a loué ses « efforts pour réaliser la paix et la coopération internationale, et en particulier pour son initiative décisive visant à résoudre le conflit frontalier avec l’Érythrée voisin. Un professeur de droit de l’Université Keele, Awol K. Allo, a nominé le Premier ministre Ahmed pour « capturer l’imagination de son peuple et de ceux du continent africain, comme incarnation de l’espoir…». Tout en reconnaissant son rôle de réformateur, Ludger Schadomsky, responsable du Bureau amharique de DW, a loué son rôle de réformateur, mais a estimé que le prix pourrait réellement « torpiller les efforts de paix ».
Au pays, sa popularité diminue. Ahmed n’a pas été en mesure de contenir ce qui avait commencé comme des manifestations après que Jawar Mohammed, un activiste reconnu et un partisan de Ahmed à un moment, ait accusé les forces de sécurité de tenter d’orchestrer une attaque contre lui. Les manifestations ont maintenant pris la forme de conflits ethniques meurtriers qui, au moment de la rédaction de cet article, avaient 78 morts.
En bref
Un article du New York Times révèle une campagne de la Russie visant à tester de nouvelles tactiques de désinformation sur Facebook visant spécifiquement des pays africains, notamment le Mozambique, le Cameroun, le Soudan et la Libye. L’utilisation croissante, comme arme, des plateformes de médias sociaux telle que Facebook vise à répandre la désinformation et à manipuler les élections.
Les émoticônes créés par O ’Plerout Grebot, 21 ans, de la Côte d’Ivoire, ont pris d’assaut le continent. Les plus de 350 émoticônes africains de Zouzoukwa présentent des caractéristiques et des articles auxquels les Africains de l’Ouest sont particulièrement capables de se rapporter.
« Mon idée était de créer des émoticônes que les Africains peuvent comprendre. »
Vous êtes-vous déjà senti captivé par cet émoticône parfait? O’Plerou Grebet, 21 ans, de la Côte d’Ivoire, a créé plus de 350 émoticônes téléchargeables portant des références culturelles de l’Afrique de l’Ouest. @OPlerou | @barkettedelu
Le journaliste camerounais Amindeh Blaise Atabong et la correspondante de la presse étrangère basée en Afrique de l’Est Amanda Sperber sont deux des trois récipiendaires des Prix Kurt Schork de 2019. Atabong a été honoré pour son courage en documentant le conflit séparatiste souvent violent entre francophones et anglophones qui « se déroule partout depuis les orphelinats du Cameroun jusque dans ses réserves fauniques ». Sperber a été félicitée pour ses années de reportage sur les conditions difficiles et dangereuses de la politique somalienne et du conflit armé.
Toujours au Cameroun, le président Paul Biya, au cours de la première semaine d’octobre, a ordonné la libération du chef de l’ opposition Maurice Kamto.
La poursuite de la détention d’Omoyele Sowore, militant nigérian prodémocratie, a été présentée à la 65ème session de la Commission africaine des droits de l’homme et des peuples, réunie ce mois-ci à Banjul par l’Institut des droits de l’homme et des développements en Afrique.
Au Nigéria également, des recherches effectuées par le Comité pour la protection des journalistes (CPJ) montrent que les autorités étatiques nigérianes ont de plus en plus tendance à saisir le matériel électronique lors de perquisitions dans les médias et en recourant à la technologie médico-légale pour rechercher dans les appareils des contancts ou d’autres informations relatives au travail des journalistes.