Baris Yarkadas risque cinq ans de prison en vertu de l'article 299 alinéa 2 du Code pénal sur l'infraction d'insultes au président.
(RSF/IFEX) – Le 3 mars 2010, la 7ème chambre du Tribunal correctionnel de Kadiköy examinera la plainte déposée contre Baris Yarkadas, journaliste en ligne du journal Gercek Gündem (Agenda Réel). Il est accusé par les services du Président Abdullah Gül d »‘insulte au président de la République », pour n’avoir pas retiré sur le site du journal un article déposé par un internaute. Il risque cinq ans de prison en vertu de l’article 299 alinéa 2 du Code pénal sur l’infraction d’insultes au président, aggravée si elle est commise par voie de presse.
« Reporters sans frontières condamne ces poursuites infondées : il est incompréhensible que Baris Yarkadas soit accusé d' »insulte » alors qu’il n’est pas l’auteur des propos incriminés sur le site et que ce dernier n’a pas utilisé de termes vulgaires ni injurieux. Cette affaire est révélatrice d’une volonté des autorités d’intimider et de réduire au silence les voix critiques. Nous demandons l’abandon immédiat des charges qui pèsent contre le journaliste », a déclaré l’organisation.
Les services du président ont déclaré eux-mêmes qu’ils connaissaient « l’agresseur », le véritable auteur du texte, en estimant qu’il résidait à l’étranger. Le texte de l’internaute critiquait le président Gül et prétendait que le président de l’Arménie, Serj Sarkisian, défiait la Turquie : « Bravo à vous, vous avez piétiné l’honneur de la grande république de Turquie ».
Baris Yarkadas est sous le coup de multiples procédures judiciaires. Le 5 mars 2010, il doit également comparaître devant la même cour, accusé cette fois-ci d' »offense à la personne » par Nur Birgen, présidente de la section d’expertise de la médecine légale. Il avait évoqué dans un article les violations des droits de l’homme qu’elle aurait commises, des accusations émises par plusieurs ONG.