Un militant de la lutte contre le racisme est devenu la cible d’une campagne de haine après avoir témoigné au procès d’un auteur grec qui nie l’Holocauste, rapporte l’Observatoire de la protection des défenseurs des droits de la personne, un programme conjoint de la Fédération internationale des droits de l’Homme (FIDH) et de l’Organisation mondiale […]
Un militant de la lutte contre le racisme est devenu la cible d’une campagne de haine après avoir témoigné au procès d’un auteur grec qui nie l’Holocauste, rapporte l’Observatoire de la protection des défenseurs des droits de la personne, un programme conjoint de la Fédération internationale des droits de l’Homme (FIDH) et de l’Organisation mondiale contre la torture (OMCT).
Panayote Dimitras, porte-parole du groupe Greek Helsinki Monitor (GHM), qui est membre de l’IFEX, a témoigné en décembre 2007 au procès de l’auteur Kostas Plevris à titre de témoin de la poursuite.
Plevris, avocat et auteur d’un livre intitulé « Les Juifs : Toute la vérité », dans lequel il nie l’Holocauste, a été reconnu coupable d’incitation à la haine raciale et condamné à quatorze mois de prison avec sursis.
Pendant le procès et après, Dimitras et d’autres employés de GHM, ainsi que des militants juifs qui ont témoigné contre Plevris, ont eu droit à des insultes, des menaces et des attaques racistes sur Internet et dans la presse d’extrême droite.
Par exemple, après que Dimitras eut livré son témoignage, le 4 décembre, un journaliste de la chaîne grecque de télévision d’État NET a qualifié Dimitras de « salaud » et tenté de l’agresser devant le tribunal. Selon le GHM, le juge qui présidait l’audience est resté imperturbable.
Un groupe de jeunes d’extrême droite a affiché un clip vidéo de l’agression sur le site YouTube. Sous la vidéo, on a affiché des insultes et des menaces de mort, ainsi que des messages antisémites.
« Le but visé par ces attaques et ces menaces contre les défenseurs des droits de la personne est de nous dissuader de travailler à faire cesser la discrimination en Grèce. Ces crimes ne doivent pas rester impunis », dit Dimitras.
Plevris a entrepris une série de démarches judiciaires contre des représentants de GHM et le Conseil central des Communautés juives de Grèce (KIS). Il affirme qu’ils le diffamaient dans leurs plaintes, et il réclame des réparations. La date du procès est prévue plus tard cette année.
D’après le GHM, depuis la Deuxième Guerre mondiale, le gouvernement grec ne reconnaît pas officiellement les minorités non grecques à l’intérieur de ses frontières, à l’exception des musulmans. Selon le groupe, environ 60 000 Juifs grecs ont été tués pendant l’Holocauste; on croit par ailleurs que la communauté juive en Grèce se compose d’environ 5 000 personnes.
Consulter les sites suivants :
– Observatoire : http://tinyurl.com/2dvx5x
– GHM : http://ifex.org/en/content/view/full/89957/
(22 janvier 2008)