*REPORTERS WITHOUT BORDERS / REPORTERS SANS FRONTIÈRES Press release / Communiqué de presse 11.05.2012* * English*: http://en.rsf.org/united-kingdom-open-letter-to-members-of-11-05-2012,42605.html *Français*: http://fr.rsf.org/royaume-uni-lettre-ouverte-aux-parlementaires-11-05-2012,42604.html *UNITED KINGDOM: Open letter to Members of Parliament on Internet surveillance* House of Commons – London SW1A 0AA Paris, 10 May 2012 Dear Members of Parliament, Re: Bill on the surveillance of electronic and telephone communications […]
*REPORTERS WITHOUT BORDERS / REPORTERS SANS FRONTIÈRES
Press release / Communiqué de presse
11.05.2012*
*
English*:
http://en.rsf.org/united-kingdom-open-letter-to-members-of-11-05-2012,42605.html
*Français*:
http://fr.rsf.org/royaume-uni-lettre-ouverte-aux-parlementaires-11-05-2012,42604.html
*UNITED KINGDOM: Open letter to Members of Parliament on Internet
surveillance*
House of Commons – London SW1A 0AA
Paris, 10 May 2012
Dear Members of Parliament,
Re: Bill on the surveillance of electronic and telephone communications
Reporters Without Borders, an organization that defends freedom of
information, wishes to inform you of its profound concern at the
Communications Capabilities Development Programme, a government bill aimed
at extending the surveillance of the electronic and telephone
communications of British citizens.
In her annual statement to parliament on 9 May, Her Majesty the Queen
confirmed the intention of Prime Minister David Cameron’s government to
introduce this bill, which in our view is disproportionate, dangerous and
counter-productive.
We understand the government’s desire to improve the effectiveness of its
fight against terrorism and organised crime and to adapt its methods to the
latest developments in technology. Nevertheless, we are deeply concerned
that the enactment of this bill could undermine individual freedoms and
potentially lead to widespread abuse.
The right of the intelligence services to access, in real time and without
prior authorisation, details of telephone calls, text messages, emails,
private messages exchanged through social networks and websites visited
would be a serious breach of the individual’s right to privacy.
The United Kingdom, the home of Habeas Corpus, should not be supporting
surveillance methods that are akin to those used by the most repressive
countries such as China, Iran and Belarus.
The creation of such a system would turn Internet and telephone service
providers into auxiliaries of the police. Besides being debatable in
principle, the notion also faces serious legal, technical and financial
obstacles. Moreover, it would contravene international conventions ratified
by the United Kingdom.
We would remind you of the conclusions of the United Nations special
rapporteur on the right to freedom of opinion and expression, Frank La Rue,
who expressed concern in his report in June 2011 at the propensity of some
states “to increase their power to monitor Internet users’ activities and
content of communication without providing sufficient guarantees against
abuse” and the lack of “data protection laws in many states stipulating who
is allowed to access personal data, what it can be used for, how it should
be stored, and for how long”. Mr La Rue emphasises that “the right to
privacy can be subject to restrictions or limitations under certain
exceptional circumstances” but not as a matter of routine.
Putting all citizens under surveillance could also be counter-productive by
providing real criminals with a strong incentive to acquire readily
available anonymisation tools.
Finally, we should like to obtain clarification from you on a number of
important questions: • On what criteria and in what circumstances would
personal data be examined? • Who would be allowed access to such data, and
how long would it be kept and remain available to the intelligence
services? • What safeguards would be available to citizens to protect
themselves from abuses? • What would be the penalties for Internet and
telephone service providers that fail to provide such data?
In a democracy, surveillance of communications can only be undertaken in a
limited and supervised manner, under the control of the law. The providers
of technical services have no powers to carry out this process and any
general system of surveillance must be rejected at all costs. Reporters
Without Borders therefore urges you to oppose this bill, which is contrary
to the international obligations of the United Kingdom and has dangerous
implications for the basic freedoms of your fellow citizens.
Thank you for your attention in this matter.
Yours sincerely,
Olivier Basille Director, Reporters Without Borders
—–
*
ROYAUME-UNI: Lettre ouverte aux parlementaires britanniques sur la
surveillance du net*
Chambre des communes – SW1A 0AA Londres
Paris, le 10 mai 2012
Objet : Projet de loi sur la surveillance des communications électroniques
et téléphoniques
Mesdames et Messieurs les membres du Parlement,
Reporters sans frontières, organisation de défense de la liberté de
l’information, souhaiterait vous faire part de sa profonde inquiétude quant
au “Communications Capabilities Development Programme”, un projet de loi
visant à renforcer la surveillance des communications électroniques et
téléphoniques des citoyens britanniques.
Le 9 mai 2012, lors de son discours annuel au Parlement, Son Altesse la
Reine Elizabeth II a confirmé le souhait du gouvernement de David Cameron
de vous soumettre ce projet de loi, qui nous semble disproportionné,
dangereux et contre-productif.
Nous comprenons la volonté du gouvernement de renforcer l’efficacité de la
lutte contre le terrorisme et le crime organisé, et d’en adapter les moyens
aux dernières évolutions technologiques. Nous sommes néanmoins vivement
préoccupés par les atteintes aux libertés individuelles et les multiples
dérives potentielles qu’entraînerait l’adoption d’un tel projet.
La possibilité qui serait offerte aux services de renseignement d’accéder
en temps réel et sans autorisation préalable à la liste des appels
téléphoniques, SMS, emails, messages privés échangés sur des réseaux
sociaux, ainsi qu’à celle des sites Web consultés par les citoyens,
contreviendrait gravement au droit élémentaire de chacun à la vie privée.
Le Royaume-Uni, patrie de l’Habeas Corpus, ne saurait adopter des pratiques
de surveillance qui s’apparentent à celles des Etats les plus répressifs
tels que la Chine, l’Iran ou le Bélarus.
La mise en place de ce système transformerait les fournisseurs d’accès à
Internet (FAI) et les opérateurs téléphoniques en auxiliaires de police.
Discutable sur le principe, cette idée se heurte en outre à d’importants
obstacles juridiques, techniques et financiers. Elle contreviendrait en
outre aux conventions internationales ratifiées par le Royaume-Uni.
Nous souhaitons vous rappeler les conclusions du rapporteur spécial des
Nations-Unies pour la liberté d’expression, Frank La Rue, qui s’alarmait
dans son rapport de juin 2011 de la propension de certains Etats à
“accroître leur pouvoir de surveiller les activités des internautes […]
sans apporter suffisamment de garanties contre d’éventuels abus”, et du
manque de “lois de protection des données […] précisant qui est autorisé
à accéder aux données personnelles, dans quel but elles peuvent être
utilisées, comment elles doivent être conservées et pour combien de temps”.
M. La Rue rappelait que “le droit à la vie privée ne [pouvait] être limité
que dans certaines circonstances exceptionnelles”, et non de manière
systématique.
Mettre sous surveillance l’ensemble des citoyens pourrait par ailleurs se
révéler contre-productif, dans la mesure où les véritables criminels
seraient fortement incités à se doter d’outils d’anonymisation aisément
accessibles.
Enfin, nous aimerions obtenir des précisions de votre part sur un certain
nombre de points capitaux : sur quels critères et dans quelles conditions
la consultation des données personnelles serait-elle envisagée ? Qui
exactement pourrait y avoir accès et combien de temps les données
seraient-elles stockées et mises à la disposition des services de
renseignement ? Quels garde-fous prémuniraient les citoyens contre des
abus ? Quelles seraient les sanctions prévues pour les FAI et opérateurs
téléphoniques qui manqueraient de transmettre ces données ?
Dans une démocratie, la surveillance des communications ne peut s’envisager
que de manière extrêmement limitée et encadrée, sous le contrôle de la
justice. Les intermédiaires techniques ne sont nullement habilités à mener
ce processus, et toute solution de surveillance généralisée doit être
impérativement rejetée. Reporters sans frontières vous appelle donc à vous
opposer à un tel projet, contradictoire avec les obligations
internationales du Royaume-Uni et lourd de menaces pour les libertés
fondamentales de vos concitoyens.
En vous remerciant de l’attention que vous voudrez bien porter à cette
lettre, je vous prie d’agréer, Mesdames et Messieurs les membres du
Parlement, l’expression de ma haute considération.
Olivier Basille, Directeur de Reporters sans frontières
—
Johann Bihr (Йоханн Бир)
Reporters sans frontières
Reporters Without Borders
Репортеры без границ
Bureau Europe & Asie centrale
Europe & Central Asia Desk
Отдел Европы и
Средней Азии
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REPORTERS WITHOUT BORDERS / REPORTERS SANS FRONTIÈRES Press release / Communiqué de presse 11.05.2012 English : http://en.rsf.org/united-kingdom-open-letter-to-members-of-11-05-2012,42605.html
Français : http://fr.rsf.org/royaume-uni-lettre-ouverte-aux-parlementaires-11-05-2012,42604.html
UNITED KINGDOM: Open letter to Members of Parliament
on Internet surveillance
House of Commons
– London SW1A 0AA
Paris, 10 May 2012
Dear Members of Parliament,
Re: Bill on the surveillance of electronic and telephone communications
Reporters Without Borders, an organization that defends
freedom of information, wishes to inform you of its profound concern at
the Communications Capabilities Development Programme, a government bill
aimed at extending the surveillance of the electronic and telephone
communications of British citizens.
In her annual statement to parliament on 9 May, Her
Majesty the Queen confirmed the intention of Prime Minister David
Cameron’s government to introduce this bill, which in our view is
disproportionate, dangerous and counter-productive.
We understand the government’s desire to improve the
effectiveness of its fight against terrorism and organised crime and to
adapt its methods to the latest developments in technology.
Nevertheless, we are deeply concerned that the enactment of this bill
could undermine individual freedoms and potentially lead to widespread
abuse.
The right of the intelligence services to access, in
real time and without prior authorisation, details of telephone calls,
text messages, emails, private messages exchanged through social
networks and websites visited would be a serious breach of the
individual’s right to privacy.
The United Kingdom, the home of Habeas Corpus, should
not be supporting surveillance methods that are akin to those used by
the most repressive countries such as China, Iran and Belarus.
The creation of such a system would turn Internet and
telephone service providers into auxiliaries of the police. Besides
being debatable in principle, the notion also faces serious legal,
technical and financial obstacles. Moreover, it would contravene
international conventions ratified by the United Kingdom.
We would remind you of the conclusions of the United
Nations special rapporteur on the right to freedom of opinion and
expression, Frank La Rue, who expressed concern in his report in June
2011 at the propensity of some states “to increase their power to
monitor Internet users’ activities and content of communication without
providing sufficient guarantees against abuse” and the lack of “data
protection laws in many states stipulating who is allowed to access
personal data, what it can be used for, how it should be stored, and for
how long”.
Mr La Rue emphasises that “the right to privacy can be
subject to restrictions or limitations under certain exceptional
circumstances” but not as a matter of routine.
Putting all citizens under surveillance could also be
counter-productive by providing real criminals with a strong incentive
to acquire readily available anonymisation tools.
Finally, we should like to obtain clarification from you on a number of important questions:
• On what criteria and in what circumstances would personal data be examined?
• Who would be allowed access to such data, and how long would it be kept and remain available to the intelligence services?
• What safeguards would be available to citizens to protect themselves from abuses?
• What would be the penalties for Internet and telephone service providers that fail to provide such data?
In a democracy, surveillance of communications can only
be undertaken in a limited and supervised manner, under the control of
the law. The providers of technical services have no powers to carry out
this process and any general system of surveillance must be rejected at
all costs. Reporters Without Borders therefore urges you to oppose this
bill, which is contrary to the international obligations of the United
Kingdom and has dangerous implications for the basic freedoms of your
fellow citizens.
Thank you for your attention in this matter.
Yours sincerely,
Olivier Basille
Director, Reporters Without Borders —– ROYAUME-UNI: Lettre ouverte
aux parlementaires britanniques sur la surveillance du net Chambre des communes –
SW1A 0AA Londres
Paris, le 10 mai 2012
Objet : Projet de loi sur la surveillance des communications électroniques et téléphoniques
Mesdames et Messieurs les membres du Parlement,
Reporters sans frontières, organisation de défense de la
liberté de l’information, souhaiterait vous faire part de sa profonde
inquiétude quant au “Communications Capabilities Development Programme”,
un projet de loi visant à renforcer la surveillance des communications
électroniques et téléphoniques des citoyens britanniques.
Le 9 mai 2012, lors de son discours annuel au Parlement,
Son Altesse la Reine Elizabeth II a confirmé le souhait du gouvernement
de David Cameron de vous soumettre ce projet de loi, qui nous semble
disproportionné, dangereux et contre-productif.
Nous comprenons la volonté du gouvernement de renforcer
l’efficacité de la lutte contre le terrorisme et le crime organisé, et
d’en adapter les moyens aux dernières évolutions technologiques. Nous
sommes néanmoins vivement préoccupés par les atteintes aux libertés
individuelles et les multiples dérives potentielles qu’entraînerait
l’adoption d’un tel projet.
La possibilité qui serait offerte aux services de
renseignement d’accéder en temps réel et sans autorisation préalable à
la liste des appels téléphoniques, SMS, emails, messages privés échangés
sur des réseaux sociaux, ainsi qu’à celle des sites Web consultés par
les citoyens, contreviendrait gravement au droit élémentaire de chacun à
la vie privée. Le Royaume-Uni, patrie de l’Habeas Corpus, ne saurait
adopter des pratiques de surveillance qui s’apparentent à celles des
Etats les plus répressifs tels que la Chine, l’Iran ou le Bélarus.
La mise en place de ce système transformerait les
fournisseurs d’accès à Internet (FAI) et les opérateurs téléphoniques en
auxiliaires de police. Discutable sur le principe, cette idée se heurte
en outre à d’importants obstacles juridiques, techniques et financiers.
Elle contreviendrait en outre aux conventions internationales ratifiées
par le Royaume-Uni.
Nous souhaitons vous rappeler les conclusions du
rapporteur spécial des Nations-Unies pour la liberté d’expression, Frank
La Rue, qui s’alarmait dans son rapport de juin 2011 de la propension
de certains Etats à “accroître leur pouvoir de surveiller les activités
des internautes […] sans apporter suffisamment de garanties contre
d’éventuels abus”, et du manque de “lois de protection des données […]
précisant qui est autorisé à accéder aux données personnelles, dans
quel but elles peuvent être utilisées, comment elles doivent être
conservées et pour combien de temps”. M. La Rue rappelait que “le droit à
la vie privée ne [pouvait] être limité que dans certaines circonstances
exceptionnelles”, et non de manière systématique.
Mettre sous surveillance l’ensemble des citoyens
pourrait par ailleurs se révéler contre-productif, dans la mesure où les
véritables criminels seraient fortement incités à se doter d’outils
d’anonymisation aisément accessibles.
Enfin, nous aimerions obtenir des précisions de votre
part sur un certain nombre de points capitaux : sur quels critères et
dans quelles conditions la consultation des données personnelles
serait-elle envisagée ? Qui exactement pourrait y avoir accès et combien
de temps les données seraient-elles stockées et mises à la disposition
des services de renseignement ? Quels garde-fous prémuniraient les
citoyens contre des abus ? Quelles seraient les sanctions prévues pour
les FAI et opérateurs téléphoniques qui manqueraient de transmettre ces
données ?
Dans une démocratie, la surveillance des communications
ne peut s’envisager que de manière extrêmement limitée et encadrée, sous
le contrôle de la justice. Les intermédiaires techniques ne sont
nullement habilités à mener ce processus, et toute solution de
surveillance généralisée doit être impérativement rejetée. Reporters
sans frontières vous appelle donc à vous opposer à un tel projet,
contradictoire avec les obligations internationales du Royaume-Uni et
lourd de menaces pour les libertés fondamentales de vos concitoyens.
En vous remerciant de l’attention que vous voudrez bien
porter à cette lettre, je vous prie d’agréer, Mesdames et Messieurs les
membres du Parlement, l’expression de ma haute considération.
Olivier Basille,
Directeur de Reporters sans frontières — Johann Bihr (Йоханн Бир) Reporters sans frontières
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